Facteurs originels et causes de l’élévation du taux de chômage des jeunes en Afrique
Le problème d’inemployabilité des jeunes à l’origine d’une élévation du taux de chômage, semble plus profond qu’on ne l’imagine. La situation pourrait également s’expliquer par les limites d’emploi dans le secteur public malgré la mise en place d’agence de promotion de l’emploi des jeunes dans certains pays et l’étroitesse du secteur privé formel qui n’offre que peu d’opportunités d’embauche.
Pour bon nombre d’observateurs, plusieurs facteurs concourent à accentuer ce phénomène dans nos pays ; C’est notamment l’instabilité politique, le ralentissement de la croissance économique et la faiblesse des politiques adaptées aux préoccupations des jeunes.
Le chômage des jeunes vient par essence de l’inadéquation entre les formations essentiellement théoriques dispensées dans nos écoles et les exigences des employeurs qui doivent embaucher ces différents produits sortis de nos universités. Cela remonte à l’orientation que les parents ou tuteurs donnent très tôt au cursus scolaire de leurs enfants. Lorsque vous êtes parent et que dès le bas âge, vous remarquez par exemple que votre jeune garçon a un talent footballistique formidable et votre jeune fille un talent musical merveilleux, que faites-vous donc ? Vous est-il déjà arrivé de vous demander si ce n’est pas là le domaine de compétence par excellence de votre fils ou de votre fille ? Plutôt que d’encourager les enfants à mieux exercer leurs potentialités, les parents africains préfèrent leur arracher très tôt ce talent pour presque les forcer à emprunter le chemin des classes comme le commun des mortels tel des brebis en pâture. Alors que va-t-il se passer à la longue ? Les enfants ayant suivi le même cursus (à quelques différences près) décrochent les mêmes diplômes. Nous sortons en masse des écoles de formation avec des diplômes qui malheureusement ne nous ouvrent pas immédiatement les portes pour un entretien d’embauche encore moins pour une insertion professionnelle. Quand bien même nous remarquons depuis quelques années que la formation professionnelle commence à prendre de l’ampleur (une initiative assez salutaire d’ailleurs), le problème d’insertion des jeunes se pose encore aujourd’hui avec acuité.
Etre riche au milieu des pauvres
Le problème de l’emploi des jeunes est un problème de tous. Les fortunés se sentent permanemment menacés par l’insécurité sans cesse grandissante induite par cet épineux problème de manque d’emploi. Il paraît donc extrêmement difficile pour un riche de vivre au milieu des chômeurs.
Conséquences du chômage des jeunes
L’absence de travail crée chez les jeunes un sentiment de vulnérabilité assortie d’une sensation de marginalisation, susceptible de les plonger dans un tableau dépressif qui si rien n’est fait les entraîne dans une impasse. Se trouvant dans l’impasse avec une impression d’avoir un avenir hypothéqué, ces jeunes tiennent souvent pour responsables de leur frustration le pouvoir exécutif de leur pays. Très peu ambitieux, certains vont se résilier en s’apitoyant sur leur triste sort plutôt que de réfléchir à trouver des politiques et moyens d’entreprendre pour réussir à gagner leur vie. Restés longtemps oisifs et constatant qu’ils prennent de l’âge, d’autres jeunes choisissent de se livrer à des pratiques malsaines telles la délinquance juvénile, le banditisme, la prostitution etc …, afin d’assurer leur quotidien. D’autres, pour surmonter le mal, vont carrément se réfugier dans l’alcool, le tabac et toute sorte de stupéfiants nuisibles à la santé. Une bonne frange de la couche juvénile pourtant qualifiée de relève de demain, faite de potentiels futurs décideurs, se trouve ainsi oisive, déprimée et dépravée.
Selon
Guylaine Saffrais, l’accroissement des inégalités et la marginalisation des jeunes de la vie publique, économique et politique, rendront les pays plus vulnérables à l’instabilité sociale et politique. Le phénomène d’urbanisation rapide du continent se chargera à son tour d’amplifier ces effets.
Alexander Chikwanda, Ministre zambien des finances, résume ainsi la situation : « Le chômage des jeunes est une bombe à retardement », qui semble maintenant dangereusement proche de l’explosion. Il entend ainsi attirer l’attention sur les conséquences d’un taux de chômage des jeunes aussi important sur un continent où chaque année près de 10 à 12 millions de jeunes arrivent sur le marché du travail.
Facteurs favorables au chômage des jeunes
D’un point de vue critique, certains penseurs ont tendance à incriminer le fort taux de natalité comme étant à l’origine de notre retard en Afrique. Pour eux, un taux élevé de natalité handicape toute idée d’émergence possible du continent. Par ailleurs, la forte croissance démographique peut être considérée par d’autres, comme étant un facteur favorable de développement durable. Ainsi, le problème de sous-développement de l’Afrique avec pour corollaire l’inemployabilité de ses jeunes, n’est imputable à aucune quelconque force extérieure. Nous sommes les seuls responsables de notre sous-développement ainsi que de ses corollaires. Le mélanoderme comparé au caucasien, semble naturellement oisif et très peu (sinon presque pas) ambitieux. En effet, l’ambition c’est le socle, la base ou le pilier même de toute idée de développement ; l’espoir qu’un jour nous pourrons nous développer. Ne pas être ambitieux, c’est vivre sans rêve ; être simplement déboussolé.
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